De nombreux récits ont la capacité de nous tenir en haleine et de nous faire vivre des émotions puissantes. C’est sans nul doute le cas du roman autobiographique écrit par Betty Mahmoody : « Jamais sans ma fille » dans lequel Bozorg Mahmoody est le tyran de sa propre famille.
Jamais sans ma fille : le récit de Betty Mahmoody
Captivant et effrayant, ce roman met en lumière l’histoire d’une mère et de sa fille toutes les deux retenues prisonnières en Iran par le mari et père de ces deux femmes : Bozorg Mahmoody.
Le résumé d’une vie perturbée
Betty, jeune américaine mariée à un médecin iranien nommé Bozorg Mahmoody, vit une vie normale en sa compagnie. Ils ont une fille : Mahtob Mahmoody. Les voilà tous les trois partis en Iran. Cependant, ce qui devait être des vacances familiales se révèle finalement être le début d’un cauchemar pour les deux femmes. Elles se retrouvent toutes les deux piégées par la révolution islamique entraînant de la part de Bozorg Mahmoody un refus total de les renvoyer chez elle. On leur retire leur passeport, elles sont battues, humiliées, violentées, etc. Les conflits iraniens rendant les conditions de séquestration encore plus dures, on propose à la jeune mère de repartir seule. Elle finit par fuir l’Iran en rejoignant la Turquie mais en gardant toujours une seule phrase en tête : « Jamais sans ma fille ».
Mahtob Mahmoody se lance en 2013 dans une rétrospection de la vie qu’elle a menée étant plus jeune durant sa séquestration et sa vie après la fuite. Obligation de prendre un nom d’emprunt, maladie grave, adolescence bousculée, chantage affectif paternel d’un côté et célébrité de l’autre, haine, trahison, peur, cauchemars et petits bonheurs… L’histoire de Bozorg Mahmoody, Betty et sa fille Mahtob Mahmoody est devenue l’une des plus connues à travers le monde.
Malgré le drame de cette histoire, celle-ci permet de mettre en avant la force de l’espérance et le combat acharné d’une femme pour sa fille. Comment vivre une vie normale après être passé par des années de traumatisme ? Comment reconstruire une âme blessée ? « Vers la liberté » est un témoignage de résilience, d’acceptation et de pardon.
Bozorg Mahmoody et sa femme Betty : les parents d’une héroïne malgré elle
Depuis 1984, c’est un monde qui sépare physiquement et psychologiquement les deux adultes.
Bozorg Mahmoody
Cet homme est l’un des personnages principaux du roman « Jamais sans ma fille » qui retrace l’histoire familiale de Betty, sa fille Mahtob, et son mari Bozorg Mahmoody. Il a été à l’initiative de la séquestration des deux femmes de sa vie durant les conflits iraniens. C’est en 2009 que nous avons appris la mort de cet homme, emportant avec lui la culpabilité de plusieurs années de violence et de haine.
Toujours en Iran à cette époque-là, il décède dans un hôpital de Téhéran à l’âge de 70 ans suite à des problèmes rénaux et autres complications venues s’ajouter. Dépeint comme un homme autoritaire et violent, ce médecin autrefois formé aux Etats-Unis n’a jamais revu sa fille depuis 1984, après leur fuite inespérée.
Betty Mahmoody
« Jamais sans ma fille » est paru en 1988 et a été écrit en collaboration avec le journaliste William Hofter. Le témoignage laissé par Betty Mahmoody a été nommé au prix Pulitzer et traduit dans de nombreuses langues du monde entier pour être vendu à plus de huit millions d’exemplaires !
Après sa fuite, accompagnée de sa fille, Betty Mahmoody retrouve les Etats-Unis mais sous des noms d’emprunt afin de fuir les persécutions et les menaces de son mari. Betty Mahmoody a fondé une organisation pour la protection des enfants nés de l’union de parents issus de cultures différentes. Cette organisation a permis, en 1993, de mettre en place une loi fédérale américaine punissant tous les parents souhaitant quitter le pays avec un enfant âgé de moins de 16 ans et n’ayant pas le consentement de l’autre parent.
« Jamais sans ma fille » a été perçu par l’Iran comme un roman propagandiste mettant en lumière l’incompréhension et la non-entente entre la République islamique et la vie occidentale. Bozorg Mahmoody n’aurait, paraît-il, jamais cessé de penser à sa fille Mahtob Mahmoody.